Lycos, le traqueur de gibier sur Internet devenu une proie

Splendeurs et misères de la Net-économie. A son apogée, en mai 2000, le moteur de recherche et portail Internet Lycos, du temps où il régnait en maître sur la Toile, avant l'essor des Google, Yahoo! et autres Microsoft, avait été vendu à Terra Nova, filiale du groupe espagnol Telefonica, pour la coquette somme de 12,5 milliards de dollars. A cette époque bénie, Lycos était considéré comme le troisième portail Internet américain, avec des services ultramodernes comme le magazine en ligne Wired.com ou les pages personnelles Tripod.

Lycos va d'ailleurs chercher le groupe allemand Bertelsmann en 1997 pour créer une coentreprise et s'attaquer au marché européen, où il s'implante dans quatorze pays, dès le début des années 2000. Lycos multiplie les acquisitions en France, où il s'offre le pionnier du courrier électronique Caramail en pleine bulle Internet, puis l'hébergeur de pages Multimania, Spray, les plates-formes de commerce Pangora...
Selon le Journal du Net, le déclin de Lycos depuis 2002 s'explique par "la valse des dirigeants qui donne le tournis" ou encore "une culture de l'innovation limitée". De numéro 2 du Net en France en 2001, le groupe dégringole à la 36^e place fin 2008. Comme Lycos Europe, la filiale française rejoint le cimetière des .com et ferme, faute de repreneur, en février 2009.
Le labrador noir devrait désormais servir à "partir à la chasse des nouveaux annonceurs et améliorer les activités liées à la recherche en marketing", indique son nouveau propriétaire indien. Un os à ronger ?